Alors que la crise Covid s’est révélée être un véritable booster du numérique en santé, l’opportunité de transformer les systèmes de santé n’a jamais été aussi évidente pour les différents pays en tirant parti des solutions numériques afin de les aider à créer et à améliorer les soins.
Dans ce paysage en pleine évolution, où en sommes-nous de la transformation numérique ? Comment se situe chacun ? Quels sont les pays retardataires ? Que peuvent-ils apprendre des plus performants ? Qu’en est-il particulièrement en Europe ?
Evidemment tous les pays n’en sont pas au même stade, Comme le montre une analyse concernant l’état des lieux de la maturité du numérique en santé en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique publiée dans The World Economic Forum (https://www.weforum.org/agenda/2022/08/countries-achieve-digital-maturity-healthcare/) les avancées constatées varient considérablement d’un pays à l’autre, même parmi les pays les plus riches. Et pourtant des points communs existent entre les pays qui ont réussi à créer des systèmes de santé hautement numériques. En s’inspirant de leurs succès, les pays retardataires peuvent identifier et adapter les voies à suivre et celles à éviter.
L’état des lieux sur le numérique en santé en Europe, réalisé par le Ministère de la Santé et de la Prévention dans le cadre de la Présidence Française de l’Union Européenne et publié récemment était très attendu et s’avère particulièrement utile du fait de l’accélération des feuilles de route nationales du numérique en santé. Il est d’autant plus nécessaire afin d’engager des travaux sur l’éthique de la santé numérique en Europe (https://ue.esante.gouv.fr/study-digital-health-eu).
Cette étude nous enseigne notamment que :
- Le numérique en santé est une vraie priorité de l’ensemble des états membres
- La mobilisation et la collaboration doivent être au premier plan
- Un manque de cadre réglementaire peut réellement limiter le déploiement et l’efficacité de la santé numérique
- Les cadres d’interopérabilité communs sont essentiels pour améliorer et développer les transferts de données de santé transfrontaliers, dans le cadre de l’Union Européenne
- La prise en compte de l’éthique dès la conception est un levier d’acceptabilité et de confiance pour le numérique en santé.
- La dimension éco-responsable de l’éthique du numérique en santé encore balbutiante doit être favorisée
Alors que de nombreux pays dans le monde ont d’ores et déjà défini des politiques et alloué des ressources afin de soutenir l’évaluation de la maturité numérique, de nombreux défis restent à relever. Outre le fait de savoir gérer les grands volumes de données de santé à disposition permettant en plus ensuite par application de l’intelligence artificielle la segmentation des patients, l’évaluation des risques, la hiérarchisation et le diagnostic précoce, la personnalisation du traitement, le suivi personnalisé des patients, etc., cela nécessitera des conditions politiques adaptées, une stratégie cohérente, des financements appropriés, une réelle conception organisationnelle.
Le chemin est encore long !